Le Woerthgate se joue désormais en Suisse !

Posted on Juil 2, 2010 @ 9:17

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© Infographie: G.Laplace. | Les protagonistes.

Selon Mediapart, encore lui, qui a bien fouillé semble-t-il, en France, le dossier du scandale financier de l’UMP en réalité et de l’actuel ministre du Travail en particulier, le fisc français a remboursé à Liliane Bettencourt, 30 millions d’euros. Bouclier fiscal bien sûr.  Or, cette opération n’a pu se faire sans l’aval d’Eric Woerth, alors ministre du budget. Étonnant, non ? C’est maintenant au tour du « Genevagate » !

Liliane Bettencourt soupçonnée d’évasion fiscale et Eric Woerth de conflit d’intérêt, sont dans un même bateau. La Tribune de Genève (clic) relève ce matin que Florence Woerth était une habituée de Genève, dans l’antichambre de ce montage financier et d’escroquerie au fisc. Ce sont d’ailleurs les banquiers suisses, courroucés par le comportement du ministre du Budget d’alors, Eric Woerth, autoproclamé chantre de l’évasion fiscale, qui avait conduit la Suisse sur la liste grise de l’OCDE, celle des paradis fiscaux non coopératifs.

Mais, les allées et venues constantes à Genève de Florence Woerth, ne pouvaient pas être des faits isolés dont le ministre ignorait. Or, que ce soit son épouse ou lui, aucun, au début des révélations, ne semblaient être au courant de rien. D’un côté, il y a avait un ministre  « ni responsable ni instigateur », et de l’autre, une employée moderne qui ne savait absolument rien des finances de Liliane Bettencourt. Le pot aux roses semble finalement découvert. Madame Woerth se rendait dans des «family offices» (sorte de banques privées pour très grandes fortunes), pour tout contrôler.

Eric Woerth lui-même, en tant que trésorier de l’UMP,s’était rendu à Genève en septembre 2009 pour une collecte de fonds. Il y rencontrait l’organisateur, Pierre Condamin Gerbier, responsable de l’UMP à Genève, un gérant de fortune et ardent défenseur des «family offices». Un banquier suisse tempête et déclare même que, lorsque Eric Woerth prenait les chèques des exilés fiscaux français en Suisse, il « ne cherchait pas alors à savoir si les chèques qu’on lui remettait étaient prélevés sur des comptes suisses non déclarés au fisc français.» La collecte finale avait rapporté, en tout, plus de 7 millions d’euros.