PRINTEMPS RUSSE. Ukraine (Donbass): A Marioupol, les autorités de Kiev fuient en masse

Posted on Août 26, 2014 @ 19:28

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alexPar Alexandre Sivov

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.Le 24 août dernier, les insurgés du Donbass ont commencé une grande contre-offensive près de Donetsk. A noter que, il y a quelques jours, ils ont décidé qu’ils ne se nommeraient plus «milice», mais «armée». Ce premier jour est marqué de succès, mais à l’extrême sud de l’Ukraine près de la Russie et de la mer d’Azov, c’est à dire à Novoazovsk, les insurgés n’avait qu’un contingent très limité. Ils ne planifiaient pas de grands succès, ici. Mais, quelque chose de nouveau a débuté dans cette guerre, c’est la panique en face. Comme une traînée de poudre, elle s’est propagée de Novoazovsk à Marioupol, la grande ville au sud comptant un demi-million de personne. Le 25 août, dans la panique générale, le plus effroyable a commencé. L’administration de Marioupol, les membres du SBU et la Garde nationale ont quitté la ville avec leurs familles, sans même que personnes n’ait vu les troupes des insurgés.  

La clé pour comprendre la guerre dans le Donbass, c’est que ce n’est pas une guerre conventionnelle mais révolutionnaire. Ca ressemble parfois aux films russes d’avant-guerre, relatant l’histoire de la guerre civile de 1918-1920 et, c’est plus compréhensible pour les études à l’Académie de l’état-major de la Russie. Avant la guerre, on comprenait mieux, en ex-URSS, la notion de la guerre insurrectionnelle. Mais depuis 1945 la stratégie militaire soviétique se concentre exclusivement sur la guerre conventionnelle : les chars, les avions, les roquettes. Il y a un oubli, en Russie, de son passé révolutionnaire.

Aujourd’hui, nous pouvons lire sur Internet des choses absolument fausses sur la guerre du Donbass du point de vue de la guerre conventionnelle. Ici, on saisit les blindés ukrainiens en jurant sur les soldats ukrainiens comme des charretiers et en les menaçant. Or, il suffit de les désarmer. Les haut-parleurs de propagande diffusent pour les troupes ukrainiennes assiégées, le Namaz musulman pour leur faire croire que les effroyables Tchétchènes sont parmi les insurgés. On nous a signalé les sornettes selon lesquelles des Ukrainiens ont été désarmés dans un point de contrôle rien qu’avec des couteaux…

Tout ça est sorti des pages des romans de notre guerre civile d’antan.

J’attendais, depuis quelque temps déjà, qu’en Ukraine, commencera un mouvement de panique à l’image du sud Viêt-nam en 1975. Nous y voilà.

En mars 1975, les communistes ont entrepris une offensive tactique limitée sur le Plateau Central. En ce moment, les civils, les autochtones, ont commencé à paniquer à partir de Danang. En panique, des foules de réfugiés a été transmises à l’armée. Danang, base militaire dite imprenable, tomba comme un château de cartes. La foules des réfugiés, comme une boule de neige, se précipita vers Saigon. Pris de panique, toutes les villes se rendirent presque sans combat. Le 30 avril 1975, Saigon tomba aussi sans combat.

Il semble que, dans les prochains jours, nous pourrons voir des choses étonnantes. Comme dans les films sur la révolution.

Aujourd’hui, Poutine s’est rendu à Minsk pour un entretien avec Porochenko. Pour quoi faire ? Les Russes l’accusent d’avoir serré la main d’un sanguinaire et fasciste. S’il a peur des insurgés du Donbass plus que Porochenko et l’Occident, il a bien raison. La traîné de poudre révolutionnaire qui a débuté dans le Donbass pourrait se prolonger, pas seulement hors des frontières du Donbass, ou même de l’Ukraine, mais bien au-delà des frontières de l’ex-URSS.

Alexandre Sivov

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