VIDÉO – CRISE GRECQUE. Alexis Tsipras s’est fait avoir et a lamentablement trahi ses partisans

Posted on Juil 16, 2015 @ 9:30

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Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a réussi dans la nuit de mercredi à jeudi à faire adopter au Parlement les premières réformes exigées par les créanciers en vue d’un nouveau plan d’aide, mais a eu besoin de l’opposition pour atteindre le compte.

Ces mesures, concernant notamment des hausses de TVA, des mesures sur les retraites et l’adoption d’une règle d’or budgétaire, ont été adoptées par 229 voix pour, tandis que 64 députés ont voté contre et 6 se sont abstenus.

Des heurts entre la police et des manifestants armés de cocktails molotov ont eu lieu sur la place Syntagma, mercredi vers 20h, juste avant le début du vote du Parlement, crucial pour l’avenir de la Grèce. A partir du moment où des gens ont voté « NON », ils étaient prêts à souffrir. Comment peut-on signer un accord auquel on ne croit pas ? Ce fut une déclaration maladroite d’Alexis Tsipras.

En réalité, Tsipras s’est fait avoir. L’Europe lui a tendu un piège pour le faire tomber. Ses principaux alliés d’hier quittent le bateau qui tangue. Finalement, Eurogroupe et FMI auront tout gagné, Syriza sera définitivement discrédité et, les populistes de tous bords pourront dénoncer la dictature, s’il y a répression policière. Étrange, ce sont plutôt les adversaires de Tsipras qui l’ont sauvé à la Vouli (le parlement grec). Quelle ironie ! Or, il y avait d’autres voies, plus salutaires que ça, notamment le triptyque que nous évoquions dans un précédent post:

  1. Émettre des IOUs » (phonétiquement « I owe you », « je vous dois », des reconnaissances de dettes en euros);
  2. Appliquer une décote sur les obligations grecques détenues par la BCE depuis 2012, pour réduire d’autant la dette.
  3. Prendre le contrôle de la Banque de Grèce des mains de la BCE.

Place Syntagma, où siège la Vouli, plusieurs dizaines de jeunes gens casqués et masqués ont jeté des pierres et des engins incendiaires, à la fin d’une manifestation qui avait rassemblé quelque 12 000 personnes selon la police. Des distributeurs de banques ont également été endommagés. ce n’est que le début d’une longue série de manifestations. Peut-être même que les gens seront encore plus violents.

Les ministres des Finances de la zone euro auront une conférence téléphonique sur la Grèce ce jeudi à 10h, quelques heures après le vote attendu à Athènes de l’accord conclu lundi, a annoncé un porte-parole de l’Eurogroupe réunissant les 19 ministres de la zone euro.

Dans le quartier touristique de Plaka, au pied de l’Acropole, des heurts ont également opposé la police à des jeunes encagoulés qui ont mis le feu à au moins deux véhicules. Des abribus et des devantures de magasins ont également été endommagés aux abords de la station de métro Acropolis. Quatre policiers et deux photographes de l’AFP ont été légèrement blessés dans ces affrontements et la police a annoncé avoir procédé à 40 interpellations.

«Nous ne pourrons pas supporter un troisième plan»

Le calme semblait revenu vers 21h30 dans la capitale grecque. «Non aux privatisations, sauvons les ports, la (compagnie nationale d’électricité) DEI, les hôpitaux !», pouvait-on lire sur une banderole déployée devant le Parlement convoqué pour voter en procédure d’urgence l’accord trouvé lundi à Bruxelles en échange de nouveaux prêts d’environ 90 milliards d’euros et d’un rééchelonnement de la dette.

«Abolition du mémorandum, effacement de la dette», réclamait Adedy, le puissant syndicat de la fonction publique. «Je suis là parce que le gouvernement n’a pas respecté notre vote du 5 juillet, ni ce que nous vivons depuis cinq ans. J’ai fait des études et je ne trouve pas de travail, seulement des heures mal payées», a témoigné Heleni, 28 ans, qui manifestait aux côtés de l’extrême gauche. «Nous n’avons plus d’argent, il y a des millions de chômeurs, nous ne pourrons pas supporter un troisième plan», se lamentait Maria Dimitrae, qui a défilé dans le cortège du parti communiste KKE.

 

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