LA GRANDE ARNAQUE. La coalition frappe Daesh au bénéfice d’al-Qaïda

Posted on Juin 7, 2015 @ 17:12

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daeshIl s’agit de la première intervention pour les Etats-Unis et leurs alliés dans une bataille entre les jihadistes et leurs rivaux rebelles, dont al-Qaïda.

La coalition dirigée par les Etats-Unis a mené des frappes contre le groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie ce week-end. Elle intervient pour la première fois dans une bataille entre les djihadistes et leurs rivaux rebelles, dont al-Qaïda. Les avions de la coalition internationale ont visé dans la nuit de samedi à dimanche des positions de l’EI dans la province d’Alep, où le groupe est engagé depuis une dizaine de jours dans des combats acharnés contre les rebelles, ennemis à la fois du régime de Bachar al-Assad et de cette organisation extrémiste.

Depuis le début des frappes le 23 septembre, les raids aériens ciblaient les zones sous le contrôle de l’EI ou celles où les forces kurdes combattaient les djihadistes. Mais avec ceux de dimanche, «c’est la première fois que la coalition apporte une aide aérienne à des groupes non kurdes dans leur combat contre l’EI en Syrie. Un avion de la coalition a lancé quatre frappes contre des positions de l’EI à Sourane, localité rebelle capturée il y a une semaine par les djihadistes après des combats sanglants.

Colère de Daesh sur Twitter

Depuis, l’EI se rapproche de la ville de Marea, située sur une route menant à la Turquie et cruciale pour le ravitaillement des insurgés. Le groupe veut également capturer la petite ville d’Aazaz, près d’un important passage de provisions des rebelles à partir de la Turquie.

Les frappes, qui ont fait huit morts dont un chef dans les rangs de l’EI, peuvent être considérées comme un soutien aux rebelles même si ces derniers incluent le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. Cela peut être vu comme un soutien indirect à Al-Qaïda, alors qu’Al-Nosra est classé comme une «organisation terroriste» par Washington.

Sur Twitter, les sympathisants de l’EI ont exprimé leur fureur après les raids, accusant les rebelles d’être les «espions de l’Amérique» et de collaborer avec «la coalition croisée». Le conflit en Syrie opposait au départ le régime aux rebelles avant de devenir de plus en plus complexe avec la montée en puissance des djihadistes, notamment l’EI, qui contrôle de larges territoires dans le pays et en Irak voisin.

Sur un autre front du conflit, dans le nord-est, l’armée syrienne a repoussé les djihadistes de l’EI des abords de Hassaké, chef-lieu de la province éponyme que le groupe tente de capturer depuis le 30 mai, selon le régime et l’OSDH. L’agence officielle syrienne Sana a annoncé la reprise par l’armée de plusieurs positions capturées par l’EI ces derniers jours, notamment une station d’électricité et une prison qui est en réalité une position militaire.

Attentat en Irak

Les combats ont fait au moins 119 morts: 71 soldats et miliciens loyalistes et 48 combattants de l’EI dont 11 kamikazes qui se sont fait exploser au moyen de voitures piégées contre des positions du régime. Une éventuelle chute de Hassaké donnerait à l’EI le contrôle d’une deuxième capitale provinciale après Raqa (nord), son bastion.

La capitale provinciale d’Idleb (nord-ouest) échappe aussi au régime mais elle est aux mains du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, et de rebelles syriens.

En Irak, l’EI a revendiqué un attentat suicide qui a fait au moins quinze morts et 37 blessés en visant, à l’aide d’une voiture piégée, des restaurants d’une ville au nord de Bagdad, selon des sources locales et policières.

De leur côté, les forces gouvernementales irakiennes regagnent du terrain face à l’EI dans la ville de Baïji (nord), qu’elles tentent de reconquérir pour la deuxième fois, ont indiqué des officiers. Bagdad avait repris l’an dernier le contrôle de Baïji – située sur la route menant à la grande ville de Mossoul sous contrôle de l’EI et près de la plus grande raffinerie du pays – mais l’a de nouveau perdu depuis.

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