ÉLECTIONS. Grèce: Syriza plébiscitée pour dire non à l’austérité imposée par l’Europe

Posted on Jan 26, 2015 @ 10:04

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Alexis Tsipras

Alexis Tsipras

Après dépouillement de 99,8% des suffrages, le parti de la gauche radicale Syriza confirme sa large victoire de dimanche aux élections législatives anticipées, mais n’obtient pas de majorité absolue avec 149 élus. Il manque deux sièges au parti d’Alexis Tsipras pour décrocher cette majorité au Parlement d’après des résultats quasi définitifs publiés lundi.

Au total, sept partis seront représentés à la Vouli, le parlement grec. Selon le dernier et presque définitif comptage des voix, Syriza obtient 36,34% et 149 députés. Son principal adversaire, Nouvelle démocratie, le parti conservateur d’Antonis Samaras, pointe à 27,81% et 76 députés. Troisième du scrutin, le parti d’extrême-droite Aube dorée sera représenté par 17 députés en obtenant 6,28% des voix.

Suivent To Potami (centriste) avec 6,05% et 17 députés, le parti communiste KKE avec 5,47% (15 députés), les Grecs indépendants (droite) qui ont engrangé 4,75% (13 députés). Le Pasok (socialiste), qui risquait de ne plus être representé au Parlement, sauve l’essentiel en obtenant 4,68% des voix et 13 députés.

Le taux de participation à ce scrutin s’établit à près de 64%, selon des chiffres diffusés lundi matin par le ministère de l’Intérieur.

Message à l’UE

Les Grecs ont délivré un message sans appel à l’UE en donnant une très large victoire à Syriza. Son chef Alexis Tsipras devrait devenir le premier dirigeant à rejeter la cure d’austérité depuis la crise.

« Le peuple grec a écrit l’Histoire » et « laisse l’austérité derrière lui », a déclaré M. Tsipras devant des milliers de personnes rassemblées sur l’esplanade de l’Université d’Athènes.

Prêt à négocier « une solution juste »

Toutefois, dès son premier discours de vainqueur, M. Tsipras a soufflé le chaud et le froid: « le verdict du peuple grec signifie la fin de la troïka », a-t-il d’abord lancé évoquant les experts de la BCE, l’UE et du FMI. Ces derniers dictent à la Grèce une politique d’austérité depuis quatre ans en échange de 240 milliards d’euros de prêts pour sauver le pays de la faillite.

Mais quelques minutes plus tard, il a annoncé devant ses partisans que le nouveau gouvernement « serait prêt à coopérer et à négocier pour la première fois avec ses partenaires une solution juste, viable et qui bénéficie à tous ».

Le Premier ministre sortant Antonis Samaras a déjà reconnu sa défaite auprès de M. Tsipras. Les Grecs « ont parlé » et « nous respectons » leur décision, a-t-il ensuite indiqué.

Salué par Iglesias ou Mélenchon

Le succès de Syriza va donner un grand espoir aux autres formations de gauche radicale en Europe. Avant la clôture du scrutin en Grèce, le dirigeant de Podemos en Espagne, Pablo Iglesias, avait lancé: « l’espoir arrive, la peur s’en va. Syriza, Podemos: nous vaincrons ».

En France, le chef du parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a évoqué « une lame de fond », « une page nouvelle pour l’Europe ». En Suisse, dans une lettre ouverte, La Gauche a félicité Syriza pour son succès.

Le gouvernement de M. Samaras a été sanctionné pour avoir essayé de satisfaire au maximum les exigences de réformes de la troïka. La facture est lourde pour la population victime d’un taux de chômage à 25% ou de réductions de salaires drastiques.

(ats)

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