ETAT ISLAMIQUE & TURQUIE. A défaut de bombarder l’EI, la Turquie bombarde le PKK

Posted on Oct 14, 2014 @ 11:24

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Alors qu’on compte déjà 30 morts et plus de 300 blessés côté kurde, en Turquie, lors des émeutes pro-Kobané contre les terroristes de l’EI, Ankara fait la sourde oreille. Alors que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) demande aux Kurdes d’aller combattre à Kobané, les tensions sont vives d’autant plus qu’Ankara bloque ces gens-là alors que Kobané est sur le point de tomber. Et là, Ankara fait l’inverse. Des avions turcs ont bombardé lundi soir des objectifs du  PKK dans le sud-est de la Turquie, une première depuis le cessez-le-feu décrété par les rebelles kurdes en mars 2013. Une vraie provocation ?

Les chasseurs de l’armée de l’air turque ont frappé des positions du PKK qui attaquaient depuis trois jours, selon Ankara, un poste des forces de sécurité turques dans le village de Daglica (sud-est).

Émeutes kurdes

Cette opération intervient quelques jours après les émeutes qui ont enflammé la communauté kurde dans toute la Turquie, faisant au moins 34 morts, des centaines de blessés et de très importants dégâts matériels.

La Turquie inflexible

Ces manifestations ont été provoquées par le refus du gouvernement islamo-conservateur turc d’intervenir militairement pour sauver la ville kurde syrienne de Kobané, assiégée depuis des semaines par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Rébellion kurde

Le pouvoir a engagé à l’automne 2012 des négociations avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait quelque 40.000 tués depuis son début en 1984.

Cessez-le-feu

Les rebelles kurdes ont décrété un cessez-le-feu unilatéral en mars suivant puis commencé à retirer une partie de leurs combattants de Turquie vers leurs bases du mont Kandil, dans le nord du territoire irakien. Mais ils ont interrompu ce mouvement il y a un an, jugeant que le régime d’Ankara n’avait pas tenu ses promesses de réformes en faveur de la minorité kurde du pays, qui compte 15 millions de personnes.

Kobané

Les tensions entre les deux parties ont brusquement ressurgi à la faveur de l’offensive des jihadistes contre Kobané (Aïn al-Arab en langue arabe). M. Öcalan a récemment averti que la chute de Kobané signifierait la fin du processus de paix et sommé le gouvernement de prendre des initiatives avant mercredi. S’il a sévèrement condamné les manifestants kurdes, le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis de tout faire pour poursuivre le dialogue.

 

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