Gabriel Makang pour Le Sphinx Hebdo
Il apparait de plus en plus clairement que cette des 200 et plus lycéennes nigérianes enlevées n’était qu’un prétexte pour justifier la présence de forces étrangères dans la région. Si le Cameroun a pu jusqu’à présent résister a leur présence, il a autorisé le survol de son territoire par les drones étrangers qui aux dires des puissances occidentales aideraient à la localisation de ces jeunes filles. Ces pays utilisent maintenant cette autorisation pour collectionner des informations sur nos troupes qu’ils communiquent à Boko Haram, en plus des communications telephoniques interceptées des personnalités, surtout celles impliquées dans la gestion du conflit.
S’il n ya pas grand-chose que le Cameroun puisse faire par rapport aux drones, les autorités camerounaises peuvent cependant prendre des mesures pour se protéger des écoutes téléphoniques dont elles sont l’objet. Il n’est certainement pas nécessaire d’expliquer pourquoi les gouvernements, plus que les individus devraient se prémunir contre cette activité, tellement cela parait évident. Il n y a pas d’amitié entre entités étatiques en compétition permanente pour l’espace vital, l’influence et les richesses et dont les intérêts sont souvent antagonistes. Ils s’écoutent tous, alliés ou adversaires pour collectionner les informations économiques, financières, commerciales ou militaires.
L’information obtenue peut être utilisée pour connaître les stratégies économiques ou militaires des autres, le moral de leurs troupes, l’état d’esprit des dirigeants, les points de faiblesse des individus occupant des postes sensibles pour ainsi corrompre, manipuler, faire du chantage et finalement planter des espions.
Dans le cas particulier de notre pays, les cibles des écoutes sont variées allant du président de la République (une cible de choix) et des membres du gouvernement jusqu’aux hommes d’affaires en passant par certains magistrats de la Cour Suprême, certains Députés et Sénateurs, Généraux et colonels. Ce n’est pas par hasard que l’ambassade des Etats-Unis a été construite si près du palais de l’Unité, le palais présidentiel camerounais et que les représentations diplomatiques sont en général placées dans des coins stratégiques des capitales africaines, à savoir les centres des affaires et du pouvoir politique.
Si les pays étrangers utilisent allègrement les ONG dans leur travail d’espionnage, les écoutes de conversations téléphoniques sont le moyen le plus utilisé dans les pays africains probablement à cause du fait que les responsables africains sont ignorants de cette activité intense. Ces écoutes peuvent être faites à partir des ambassades, de centres d’écoutes disséminés sur le continent ou simplement en recueillant les banques de données des sociétés de télécommunications étrangères telles que la société de téléphone cellulaire, Orange installée dans de nombreux pays africains.
Il serait naïf de croire que les services de renseignement étrangers auraient du mal à accéder à des enregistrements de conversations téléphoniques des responsables africains simplement parce que cette compagnie est privée. En fait un certain nombre de compagnies dans les domaines techniques et électronique sont souvent des couvertures pour les services de renseignement. Et les multinationales contribuent toujours au positionnement stratégique de leurs pays.
Les nouveaux téléphones portables appelés en anglais « Smart Phones » ou téléphones intelligents ont facilité le travail des espions. Non seulement ces téléphones sont plus faciles à intercepter que les lignes fixes, mais ils peuvent aussi donner la position géographique de la personne qui le possède. Il suffit d’avoir un équipement relativement simple et d’être à une certaine distance d’une personne utilisant son téléphone pour intercepter la conversation, alors que pour la ligne fixe, il faut planter un point d’écoute sur la ligne. En outre ces téléphones, comme les téléphones fixes peuvent être activés à distances pour être transformés en micros qui transmettent toute conversation ayant lieu à l’endroit où ce téléphone se trouve.
Le cas des ordinateurs est encore plus intéressant car non seulement leurs cameras et micros peuvent aussi être activés à distance pour transmettre le son et les images de leur environnement, ils peuvent aussi être « cambriolés » dès qu’ils sont connectés sur internet. Voici l’extrait d’un article publié par Africa Diligence et titré Enquête Sur Un Etrange Virus Espion d’Etat qui explique ce qu’un virus mis sur pied par les Etats-Unis et/ou Israël est capable de faire : Il s’agit d’un système d’espionnage, qui travaille en secret, sans perturber le fonctionnement de l’ordinateur. Les chercheurs le comparent à une grosse « boîte à outils », contenant une large panoplie de logiciels ayant chacun leur spécialité. Il est capable d’identifier et de recopier n’importe quel type de fichier, de mémoriser chaque frappe sur le clavier, de faire des captures d’écran, ou encore d’activer le micro de l’ordinateur pour enregistrer les bruits et les conversations alentour. Il peut même déclencher l’émetteur-récepteur sans fil Bluetooth pour communiquer avec des ordinateurs portables ou des Smartphones situés à proximité.
En 2002, les services chinois de contre-espionnage ont découvert plus de 20 systèmes d’écoute dissimulés à bord d’un Boeing 767 livré par les Etats-Unis et destiné au président Jiang Zemin. Selon les experts militaires chinois, le matériel découvert dans l’avion était miniaturisé, très sophistiqué, et n’avait rien à voir avec les appareils d’écoute disponibles dans le commerce grand public. Les appareils, qui devaient transmettre leurs données par satellite, étaient dissimulés sous la garniture de la cabine. L’un des enregistreurs a également été trouvé dans les toilettes, un autre dans la tête du lit destiné au président Jiang Zemin.
Cet anecdote nous rappelle simplement que l’espionnage électronique ne respecte aucune décence. Ainsi tout matériel électronique ou de bureautique (téléphones fixes ou portables, ordinateurs, appareil de musique, fax) donnés en cadeaux à des personnalités par des compagnies privées et des intérêts étrangers, comme des chevaux de Troie, comportent probablement des petites puces électroniques a faible énergie capables de capter et de transmettre les conversations qui ont lieu dans les bureaux ou salles où ils se trouvent.
Il est aussi évident au vu de tout ce qui précède que les chambres d’hôtel dans lesquelles les personnalités dorment à l’étranger sont infestées de micros et de cameras. Ces informations pouvant être utilisées contre elles pour faire du chantage en fonction de leur contexte culturel et sociopolitique. Dans le cas des pays africains, le chantage sexuel marchera bien moins que le chantage financier, surtout pour un pays comme le Cameroun où une opération d’épuration financière est en cours.
Dans la protection contre les écoutes, Il y a deux grands principes à observer :
1er principe : Le moins d’appareils électroniques on a sur soi, le moins on est écouté.
2eme principe : Fonctionner sans outils de communication électronique. Il serait mieux pour les pays africains encore incapables de protéger leurs communications (et la dernière révélation sur le piratage du téléphone portable du Chancelier allemand, Angela Merkel a démontré à quel point c’est difficile) de s’organiser à fonctionner comme à l’âge pré électronique, en utilisant au besoin les estafettes sécurisées pour la transmission des documents sensibles.
Une fois ces principes établis, étudions les mesures simples à prendre pour échapper aux écoutes :
1. Eviter de parler d’évoquer des sujets sensibles au téléphone. Si l’on veut faire de la diversion, on peut utiliser le téléphone d’une relation familiale ou amicale ayant un profil bas, avec laquelle on n’a pas de lien public tout en gardant à l’esprit qu’il y a des programmes électroniques capables d’identifier la voix préenregistrée et analysée d’une personnalité et de déclencher le processus d’enregistrement de sa conversation. Utiliser le dialecte ne protège pas, car si l’on veut vraiment savoir ce qui se dit, on trouvera une personne pour faire la traduction des propos.
2. Pour éviter de transformer le téléphone portable en instrument d’écoutes ou de se faire localiser, il ne suffit pas de l’éteindre, il faut enlever sa batterie. Mais si le téléphone avait déjà été infesté de micros autonomes, cette mesure ne suffira pas car ces micros ont leur propre source d’énergie. Il faudra dans ce cas simplement s’en débarrasser. Un expert de l’espionnage disait que lorsqu’il sort, il laisse son téléphone à la maison pour s’assurer qu’il n’est pas repérable.
3. Eviter d’utiliser les compagnies de téléphone étrangères. Les responsables africains devraient par exemple cesser d’utiliser les services d’ORANGE, la compagnie française de téléphone qui pourrait enregistrer leurs conversations et les mettre à la disposition des services de renseignements français. La compagnie de téléphone vietnamienne VITTEL, bien qu’étrangère représente un bien moindre risque à cause du faible poids stratégique que le Cameroun représente pour le Vietnam
4. Eloigner ou se débarrasser de tout matériel électronique donné en guise de cadeau ou acheté au nom d’une agence gouvernementale, des points de conversation sensibles tels que les bureaux, les salles de séjour, salles à manger, chambres et toilettes. Ou alors le faire évaluer pour le dépistage de micros espions.
5. Ne pas utiliser internet, ni aucun moyen de communication électronique pour envoyer des informations sensibles. Ne mettre sur internet aucun document économique ou militaire car ce serait équivalent à livrer cette information aux adversaires.
6. Ne pas mettre des informations personnelles sur Facebook ou Twitter. Ce sont des outils créés par les services de renseignement américains pour collecter des informations sur le public, et financés par le Congres américain, selon Brooke Alvarez, une journaliste de Onion News Network, un groupe médiatique. Mark Zukerberg, le fondateur de Facebook ne serait lui-même simplement qu’un agent de la CIA en charge de ce programme. Voici la déclaration qu’a faite Christopher Sartinsky, directeur-adjoint de la CIA, au cours d’une déposition au Congrès américain à propos du projet Facebook : Nous avons été émerveillés de constater comment autant de personnes donnaient volontairement leur lieu de résidence, leur religion et publiaient la liste de leurs amis, leurs emails personnels, adresses, numéros de téléphone et des centaines de photos d’eux-mêmes, et même ce qu’ils faisaient moment par moment.
7. Ne pas faire d’achats sensibles, (livres, DVD, jouets sexuels) avec des cartes bancaires auxquels ont facilement accès certains services de renseignement. Le rapport des achats informe les adversaires sur les goûts, les centres d’intérêt, points de faiblesse ou habitudes sexuelles des personnalités africaines. Utiliser l’argent liquide pour les achats lorsqu’on est à l’étranger.
8. Lorsqu’une personnalité ou un individu détenteur d’un poste sensible va en mission à l’étranger, il est prudent de faire réserver la chambre d’hôtel au nom et par une personne n’ayant pas de valeur stratégique (une nièce, un cousin étudiant), et ne rien faire d’intime dans cet hôtel. En fait il faudrait se considérer en permanence sur écoute et observé à tout moment. Les services de renseignement ont des agents dans ce genre de lieux.
9. Se méfier des compagnies étrangères qui viennent soi-disant installer au bureau ou à la maison un système de télécommunication ou électronique quelconque sophistiqué.
10. L’Etat doit faire construire des salles spéciales protégées contre les écoutes dans les ministères et autres lieux sensibles pour des réunions et des communications sensibles.
11. Mettre sur pied une action coordonnée contre l’espionnage électronique, commençant par la création d’une unité spéciale chargée de la protection des communications.
12. Eveiller l’attention du personnel administratif et des hommes d’affaires africains à cette réalité à travers des séminaires animés par des professionnels du Service Chargé de la Protection de Communications
13. L’endroit le plus sécurisé pour tenir une conversation est au village en plein air, ou dans la maison, loin de TOUT APPAREIL ELECTRONIQUE (Téléphone, fax, cellulaire, ordinateur, téléviseur etc.)
Gabriel Makang pour Le Sphinx Hebdo
roger
Août 4, 2014 @ 15:40
Ça, c’est pour saladin : Arrête d’avoir peur et arrête de faire peur les gens. La terre ne va pas être exploser et ne vas pas être détruite. Il y ‘a rien de nouveau sous le soleil. Avant toi et avant ton arrière, arrière, arrière grand père de plus 2000 génération derrière toi, la terre était déjà là et après toi la terre sera toujours la. Les hommes passerons, mais la terre sera toujours la pour des millions d’années encore. Les hommes vont s’entretuer, ils y’aura beaucoup de mort et après naîtra une nouvelle génération. Dans tous ce bordel ils y’aura des gagnants et des perdants. Peut-être que le monde à besoin de cette guerre. Des fois, c’est un mal pour un bien. Après la pluie il y’ a toujours le beau temps, oui ou non? Des fois il y à même un beau arc en ciel qui apparaît. La femme il faut bien qu’elle ont leur règle, une sorte de purge naturel. Les hommes aussi ils doivent se purger au moins une fois par ans, normalement. La terre aussi à besoin de se purger exemple : Les tremblement de terre, les volcans etc……….La fin du monde n’existe pas, mais la fin du système des choses est proche. On vérité, il faut passé ce cassé la tête et juste avoir la foi en DIEU.
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saladin
Août 4, 2014 @ 16:50
@ roger, non!! je n’ai peur de rien!!, c’est juste de l’information que je souhaite partager avec tous, c’est tout, amicalement
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saladin
Août 4, 2014 @ 12:01
« Le monde est entré dans la Troisième Guerre mondiale » : Etes-vous prêt pour une guerre nucléaire ?
Comme le disait Paul Craig Roberts la semaine dernière (maintenant rejoint par nombre d’analystes, comme Roger Cohen , l’éditorialiste du New York Times ) , non seulement la guerre arrive, mais selon lui Le monde est condamné par l’indifférence occidentale : l’opinion publique occidentale, n’en est pas consciente, enfumée par la machine mérdiatique, et ne se rend compte de rien, ce qui nous condamne tous, selon l’ancien secrétaire au trésor US …
Les élites disposent de Bunkers, ou même de moyens d’aller dans l’espace : l’hiver atomique n’est pas un problème pour eux …
Vous pensez que c’est « impossible » ?
Pas pour un nombre croissant d’experts (même « mainstream » , comme Roger Cohen du New York Times qui titre » Yes, It Could Happen Again » ou « oui, ça peut se reproduire à nouveau » ce qui n’est pas anodin) , ni pour 52 % des Russes : peut être sont ils mieux informés …
J’ai longtemps cru que c »était « impossible » aussi, en 14 il pensaient déjà que c’était impossible, en 33 aussi (autant que la guerre elle même , son « impossibilité » dans l’inconscient collectif est aussi une constante historique) … mais plus on creuse et plus le temps passe, plus on s’aperçoit que ça devient possible, et même inéluctable …
La seule inconnue reste la forme que cette guerre prendra : Jean Pierre Petit parle de « fin de l’équilibre de la terreur » en raison des nouveaux armements « non polluants » MHD (magnéto hydro dynamique) : espérons pour la planète qu’il a raison sur ce point (je n’en doute pas une seconde venant d’un des plus grands esprits scientifique français encore vivant) , par contre il faut bien mesurer ce que cela signifierait, et ce que ça impliquerait …
D’ailleurs , selon un expert Russe , « Le monde est dejà entré dans la Troisième Guerre mondiale »
Etes-vous prêt pour une guerre – y compris une éventuelle guerre nucléaire – entre les Etats-Unis, l’Europe et la Russie? Telle est la question que chacun devrait se poser au vu des événements survenus depuis la destruction du vol de la Malaysian Airlines.
La crise provoquée par les accusations portées par Washington et l’Union Européenne contre la Russie, lui attribuant la responsabilité d’avoir abattu le vol MH17, a rapproché le monde d’une guerre mondiale comme jamais auparavant depuis la crise des missiles cubains en 1962. Mais aujourd’hui, la situation est peut-être plus dangereuse encore. Il y a cinquante ans, le gouvernement Kennedy – redoutant que des erreurs de jugement de part ou d’autre puissent déclencher un échange de tirs nucléaires – avait cherché à maintenir ouvertes les voies de communication et à éviter de diaboliser les dirigeants soviétiques.
Aujourd’hui en revanche, la CIA dirige une campagne de propagande incendiaire contre la Russie et son président, Vladimir Poutine, une campagne qui semble déterminée à provoquer une confrontation militaire directe avec un pays qui dispose du deuxième plus grand arsenal nucléaire du monde. Il n’y a aucun doute que la CIA est en train de mobiliser toutes les ressources et tous les moyens dont elle dispose – au sein des gouvernements, des médias et parmi les universitaires – dans une campagne savamment orchestrée et destinée à empoisonner l’opinion publique avec de l’hystérie anti-russe.
Pour le moment, il n’y a rien qui constitue, même de loin, une explication définitive de la chaîne des événements ayant conduit à la destruction du vol MH17. En dépit de toute l’énorme technologie de surveillance à leur service et qu’elles financent à hauteur de milliards de dollars par an, les agences de renseignement américaines n’ont pas fourni le moindre élément concret de preuve pour étayer les accusations de responsabilité lancées contre la Russie.
Mais si les circonstances physiques entourant la destruction du vol MH17 demeurent inconnues, les objectifs politiques pour lesquels cette tragédie est exploitée eux, ne sont devenus que trop clairs.
Depuis le début de la semaine, les trois magazines d’information à grand tirage les plus influents des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Allemagne –Time, The Economist et Der Spiegel – publient des articles figurant en couverture qui associent de folles accusations à l’adresse de Vladimir Poutine à l’exigence d’une épreuve de force définitive avec la Russie.
La caractéristique la plus frappante et la plus évidente de ces articles est qu’ils sont quasi identiques. La CIA en a écrit le scénario. Ils recourent tous aux mêmes insultes et aux mêmes inventions. Ils dénoncent le « tissu de mensonges » de Poutine. Le président russe est dépeint comme un assassin de masse « dépravé. »
Comment le président russe doit-il comprendre l’emploi d’un tel langage dans les magazines d’information les plus influents? Il est la cible de la même campagne de dénigrement que celle qui a déjà visé Slobodan Milosevic en Serbie, Saddam Hussein en Irak, Mouammar Kadhafi en Libye et Bachar al-Assad en Syrie. Poutine n’est pas sans connaître l’aboutissement de ces campagnes de propagande. La Serbie fut soumise politiquement par les bombes et Milosevic fut embarqué à La Haye où il mourut mystérieusement en prison. L’Irak fut envahi et Hussein exécuté. La Libye fut également envahie et Kadhafi – au grand amusement de Hillary Clinton – fut sauvagement torturé et lynché. Quant à Assad, les Etats-Unis ont organisé contre lui une insurrection sanglante qui a causé la mort de plus de 100.000 Syriens.
Dans ces conditions, on pourrait difficilement accuser Poutine de paranoïa s’il en concluait que les Etats-Unis et leurs alliés européens veulent sa mort. Par conséquent, faut-il se demander, quel impact pourrait avoir ces soupçons bien fondés sur sa propre ligne de conduite au fur et à mesure que la confrontation s’intensifie ?
Dans les trois articles de couverture, les gouvernements d’Europe de l’Ouestet des Etats-Unis sont pris à partie pour ne pas s’attaquer à Poutine et à la Russie. Les trois magazines adoptent un ton impatient et fâché face à ce qu’ils jugent être une agressivité insuffisante. Ils affirment tous que le temps de la discussion est terminé. Der Spiegel a déclaré « L’épave du vol MH17 est aussi l’épave de la diplomatie. »
Comment faut-il interpréter cette déclaration? Si la diplomatie a échoué, cela ne peut que signifier que la guerre est imminente.
Dans son article « En Russie, un crime sans châtiment, » Time s’en prend à Obama pour avoir demandé à Poutine de contribuer à l’enquête sur le crash au lieu de proférer immédiatement contre la Russie des menaces de guerre. Il écrit, « C’était la crise en résumé : la moindre des choses que Poutine pouvait faire était le maximum qu’Obama pouvait exiger. Le président américain n’a pas annoncé de dates butoires, n’a pas tracé de lignes rouges et pas lancé de menaces. »
L’invocation de « dates butoires », de « lignes rouges » et de « menaces » est le langage de la guerre. Comment interpréter ces mots autrement.?
Time attaque l’Italie et la France et même le gouvernement Obama et la population américaine pour ne pas soutenir une agression contre la Russie : « Poutine n’a pas beaucoup de soucis à se faire en considérant les forces qu’on lui oppose. Obama, en tant que chef d’une nation lasse de la guerre, a exclu toutes les options militaires, dont la fourniture d’armes à l’Ukraine. » Il est clair que Time veut mettre l’option militaire sur la table.
Dans son article de tête intitulé « Un tissu de mensonges », The Economistsuit le même script et accuse l’Occident d’être indécis. « Les Allemands et les Italiens affirment qu’ils veulent maintenir ouverte la voie de la diplomatie, en partie parce que des sanctions mineraient leurs intérets commerciaux. La Grande-Bretagne appelle à des sanctions mais est réticente quand il s’agit de nuire aux affaires rentables de la City de Londres avec la Russie. L’Amérique a un discours musclé mais n’a rien fait de nouveau. »
Cette campagne médiatique coordonnée est déjà en train de produire l’effet désiré. Mardi, l’administration Obama et l’Union européenne ont annoncé qu’ils s’étaient mis d’accord sur une nouvelle série de sanctions, plus agressives. On interprète ces mesures comme des mesures de transition vers ce que l’éditorialiste du Financial Times Wolfgang Munchau décrit comme « La bombe atomique de la guerre financière ». L’article de Munchau a été publié non seulement dans le Financial Times mais encore dans Der Spiegel.
A travers une combinaison de menaces militaires et de strangulation économique, les Etats-Unis et l’UE se sont mis à déstabiliser la Russie. Comme le montrent clairement leurs références constantes aux oligarques russes, ils espèrent que les sanctions financières vont encourager la constitution d’un complot visant à renverser ou même à assassiner Poutine. Un régime envisagé ainsi par Washington transformerait la Russie en un protectorat néo-colonial, entièrement subordonné à l’impérialisme américain sur le plan politique, économique et militaire.
Bien sûr, si Poutine changeait de cours et se conformait aux exigences américaines, la campagne médiatique ferait les ajustements nécessaires. Les événements peuvent cependant prendre une direction qu’aucun scénario de la CIA n’aura prévue.
L’irresponsabilité d’une politique de déstabilisation de la Russie, une puissance contrôlant le second en importance des arsenaux nucléaires du monde, est effarante. Dans une situation où les forces militaires de toute l’Europe de l’est et de la région de la Mer Noire sont en alerte et où des forces ukrainiennes et russes échangent des tirs d’artillerie de part et d’autre de leurs frontières, la possibilité d’une erreur de jugement devient de jour en jour plus grande.
Quel que soient les résultats à court terme du cours suivi par les Etats-Unis et les pouvoirs impérialistes européens, à long terme il mène inexorablement à la guerre, avec les conséquences cataclysmiques que cela implique. Le plus grand danger pour la classe ouvrière est que des décisions sont prises dans les coulisses, la masse des gens n’étant pas, pour la plus grande partie, consciente des dangers auquels la population mondiale est confrontée.
Il y aura cent ans cette semaine que la Première Guerre mondiale fut déclenchée par de petites cabales de ministres, de monarques et d’intérets économiques de toute l’Europe et dont la décision de tout miser sur une victoire dans la guerre a conduit à de nombreux millions de morts. Aujourd’hui, des forces similaires mettent en marche une dynamique menant à une conflagration qui pourrait aboutir à la destruction de la planète.
Il n’y a aucun moyen d’arrêter ce mouvement vers la guerre si ce n’est par une intervention politique consciente de la classe ouvrière. Quiconque croit qu’une guerre nucléaire est impossible parce que les gouvernements modernes, à l’opposé de ceux au pouvoir en 1914, ne prendraient pas le risque d’une catastrophe, se fait des illusions. Les régimes existant aujourd’hui sont peut-être encore plus irresponsables que ceux de l’époque. Assaillis par des problèmes économiques et sociaux pour lesquels ils n’ont pas de solution progressiste, ils sont de plus en plus enclins à voir la guerre comme un risque valant la peine d’être encouru.
Article original, WSWS, paru le 30 juillet 2014
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mhtdji
Août 4, 2014 @ 11:47
beaucoup trop intéressante,franchement!!!
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Estelle
Août 4, 2014 @ 10:33
Prem’s !
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