EXCLUSIF. Vidéo+Photos – Ukraine: retour sur le massacre d’Odessa et témoignages

Posted on Mai 13, 2014 @ 11:55

110


alexPar Alexandre Sivov

Le 4 mai à Odessa, une foule en colère a libéré 67 prisonniers. Ils étaient les survivants du carnage de la Maison des syndicats, donc, des témoins indésirables. Finalement, la vérité a commencé à filtrer malgré le fait que ces derniers sont en cavale. Leurs histoires s’est répandu dans la ville comme une traînée de poudre alors que les médias ukrainiens ont des contenus totalement mensongers.

Bien que les autorités aient fermé l’accès à la Maison des syndicats le 3 mai, le 4 mai, la foule a franchi le cordon sécuritaire et les gens ont pu décrypter les signes du massacre. Des centaines de milliers de citoyens d’Odessa étaient là. Le 3 mai, le bâtiment avait été vidé des cadavres compromettants dont le crime macabre ne faisait aucun doute: éventrés, crânes fracassés, démembrés, etc. Des traces de sang sont restés visibles. Comme le raconte des sources souhaitant rester anonymes, les corps ont été transférés à Kharkov, où ils devraient être incinérés en secret.

Dans le bâtiment, il y a des militants pro-russes qui jouent les «guides touristiques» dans cet enfer. Ils montrent à tout le monde, en particulier les journalistes, tous les détails. Ils montrent des traces de sang, ici, de la lutte, là, et comment, à leur avis, le déroulement du massacre. Les visiteurs en bonne forme physique peuvent même monter sur le toit à l’aide d’une échelle cassée et chancelante, à leurs risques et périls..

Une nouveauté de  l’information. Tout ou presque est radicalement différent de ce que j’écrivais avant. Le 2 mai, le Secteur droit a fait irruption dans le bâtiment en passant par les entrées secondaires situées sur le côté, bien avant que l’entrée principale soit barricadée par les assiégés. Presque tous les morts dans le bâtiment ont été tués à l’aide de haches et non pas par la fumée ou le feu. Le Secteur droit tuait dans tout le bâtiment. Pas aux étages inférieurs exclusivement comme je l’écrivais précédemment, mais même à l’étage supérieur de l’édifice. Des traces de sang attestent ce fait. Les personnes cherchaient refuge dans les bureaux, derrière des portes closes dont les serrures sautaient, selon les témoignages.

>>>Rejoignez-nous sur Facebook

>>>Suivez-nous sur Twitter

Les militants du Secteur droit portaient des armures et étaient de haches et de pistolets. Les gens ont essayé de se barricader à l’intérieur des bureaux, en se barricadant. La tactique du Secteur droit était la suivante: haches à la main, ils découpaient les portes puis tiraient à l’aide de pistolets sur les serrures. Puis, les portes étaient forcées. Ainsi, pour économiser leurs munitions, ils tuaient les gens avec des haches. Ils défenestraient même les blessés angonisants, depuis les étages supérieurs de l’immeuble. En bas, ceux qui respiraient encore, étaient achevés à l’aide de gourdins. Procédure standard du Secteur droit.

Dans l’une des fenêtres des toilettes, au quatrième étage, on aperçoit des signes très visibles de lutte. On peut voir des traces de sang et comment la défenestration s’est produite. Deux endroits avec des traces de sang aux fenêtres. La personne assassinée s’est battue en s’agrippant ici et là, pour ne pas succomber. Tout en clair et très crédible selon les dires de notre guide.

La conséquence c’est que, le bâtiment a été mis en feu après le carnage. Le feu ou la fumée n’ont guère tué. Les haches, voilà les armes principales du carnage.

Les autorités hypocrites ont fait le bilan officiel en affichant 49 noms. Tout le monde sait qu’il est incomplet. (voir galerie photos)

Le SBU a organisé à Odessa une chasse à l’homme pour tenter d’arrêter à nouveau les 67 témoins, libérés le 4 mai. J’ai réussi à retrouver un d’eux que j’ai interviewé. Il est à visage découvert : «je n’ai peur de rien», m’a-t-il dit. Son nom est Bogdan. Il a eu la chance de se cacher sur le toit. C’était le seul endroit où les nazis  n’ont pas réussi à atteindre. De là, il pouvait voir le carnage de ses propres yeux. A deux heures du matin, un policier est monté sur le toit pour les amener par le «corridor de la securité»,  pour ensuite les jeter immédiatement en prison. Un témoin indésirable pour la junte.

ODESSA LE 11 MAI AVEC LOUDMILA DAVIDCHENKO ET BOGDAN.

Les camions de pompiers sont arrivés, et, ils (membres du Secteur droit) ont coupé les tuyaux en scandant: « Mort à l’ennemi! ». Un pompier a grimpé sur l’échelle pour éteindre le feu, et ils l’ont abattu en tirant dans son dos avec un pistolet. Il y a la vidéo sur Internet. Quand les femmes sautaient par les fenêtres, ils les matraquaient à mort. De mes propres yeux, j’ai vu une femme sauter avec son enfant pour échapper à l’incendie. Mais, ils l’ont tabassé avec des gros bâtons, ce qui a conduit à sa mort, ainsi que celle de son enfant. J’ai vu une femme enceinte poignardée devant moi.

Dans le bâtiment, nous étions à plus de trois cents personnes. Nous étions 144 qui sont sortis de l’immeuble dont 25 ont été conduits à l’hôpital. Où sont les autres ? Leurs proches viennent ici et disent qu’ils ont «disparu». Quand on nous a fait sortir à 2 heures du matin, le policier m’a dit:  » Il y avait des montagnes de cadavres mais, ils ont été cachés dans les caves.

Cliquez sur la première image pour enclencher la galerie photos:

 A. S.

Posted in: Actualité