BLING BLING. Allemagne (Religion): le scandale autour de l’«évêque de luxe» grandit

Monseigneur Franz-Peter Tebartz-van Elst

ALLEMAGNE, Hambourg — Face à la crise qui s’installe en raison des dépenses de Monseigneur Franz-Peter Tebartz-van Elst, cinq diocèses allemands ont rendu leurs finances publiques.

Le train de vie dépensier de Monseigneur Franz-Peter Tebartz-van Elst vire au feuilleton en Allemagne. Le complexe épiscopal à 31 millions d’euros de l’évêque de Limburg est désormais le sujet qui fait couler de l’encre outre-Rhin. A tel point que hier mercredi 16 octobre, cinq diocèses ont rendu leurs finances publiques dans un souci de transparence, relate le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

On savait que Monseigneur s’était fait construire un «palais» pour des sommes folles. Mais depuis que la facture détaillée est rendue publique, la presse s’empare du sujet. Le projet immobilier de celui qui a désormais le surnom d’«évêque de luxe» s’élève à 31 millions d’euros (38 millions de francs), avec 2,3 millions d’euros pour le cloître, 2,67 millions d’euros pour la chapelle privée, 2,9 millions d’euros pour les appartements privés. Sans compter les robinets en or de la salle de bains (578’000 euros), la baignoire à 15’000 euros et une table à 25’000 euros.

Voyage en classe affaires

Le train de vie de Monseigneur ne date pas d’hier. L’été 2012, le Spiegel avait révélé le montant du billet d’avion pour un voyage en Inde: 7’000 euros en première classe, ponctionnés sur les caisses du diocèse. C’est cette affaire qui lui vaut des explications exigées par la justice puisque le parquet de Hambourg a demandé la semaine dernière une ordonnance pénale, l’accusant d’avoir menti sous serment.

Le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui s’est penché sur les finances de l’évêque, révélait mardi que l’homme avait dilapidé deux tiers des fonds accumulés par le diocèse depuis deux siècles en seulement trois ans.

Crise au sein de la communauté catholique

Ce scandale vire à la crise de confiance du côté des catholiques au moment où le pape François prône «une Église pauvre pour les pauvres». D’autant que les sommes déboursées sont issues en partie des impôts des croyants déclarés. Dans une lettre ouverte, 4400 fidèles et prêtres du diocèse ont critiqué le style autoritaire et les dépenses excessives du prélat. De nombreuses voix s’élèvent demandant sa démission.

Le cas de Franz-Peter Tebartz-van Elst est évoqué dans les hautes-sphères du Vatican. L’évêque se trouve d’ailleurs cette semaine à Rome et pourrait être reçu ce jeudi 17 octobre par le souverain pontife. Et pour le coup, il a voyagé avec la compagnie low-cost Ryanair.

Newsnet/ Allain Jules

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