CAMEROUN. Prise d’otages: Des forces françaises sont arrivées ce soir au Cameroun

Ce sont les hommes politiques, qui n’ont pas hésité de parler aussitôt d’une oeuvre de Boko Haram ou d’un autre groupe terroriste nommé Ansaru, après l’enlèvement de 7 Français, la famille MOULIN, à la sortie du parc de Waza, dans l’extrême nord du Cameroun. C’est un faux grossier, pour une personne qui connaît le Cameroun comme votre humble serviteur. Le parc de Waza où la famille française séjournait, nous le connaissons. Mais, il est surtout étonnant et choquant d’entendre tous les éditocrates qui pullulent dans nos médias, de reprendre en coeur ce que disent les politiques.

Cet enlèvement n’a rien à voir avec la France. Il s’agit simplement du grand banditisme. Le nord Cameroun a toujours été une zone où sévissent des groupes armés venant du Nigéria, ce sont des flibustiers qui travaillent pour de l’argent, ce sont des coupeurs de route ou encore des braconniers, qui viennent chasser du gibier dans la réserve camerounaise de Waza, ce parc touristique où on trouve une faune immense. Ils travaillent pur de l’argent, et pourront vendre ces enlevés, s’ils sont en relation avec un groupe terroriste. Pour sûr, c’est un cas isolé…

Dabanga est un petit village camerounais situé à la frontière nord-est pour le Nigéria et nord-ouest pour le Cameroun. Dans la zone, il n’y a jamais eu un seul incident avec Boko Haram et autres Ansaru, uniquement avec les coupeurs de route et autres braconniers que l’armée camerounaise a toujours violemment combattu. Il est vrai que, les enlèvements des personnes étrangères comme les prises d’otages des occidentaux sont légions. Néanmoins, pour ceux qui connaissent le Cameroun, ceci ne correspond pas à la culture foncièrement hospitalière du Cameroun et des Camerounais.

Le risque zéro n’existant point, il faut raison garder. Les sites touristiques de part le monde, en France comme au Cameroun, en passant par l’Algérie ou le Mexique, peuvent être la cible d’une attaque ou d’un enlèvement. Nous avons appris que les troupes françaises situées au Camp de Gaulle de Libreville au Gabon voire basées au Tchad, sont arrivées à l’aéroport international de Garoua, dans la partie nord du Cameroun. Libreville est désormais l’unique base militaire française sur la façade atlantique et répond dans le cadre de la coopération militaire opérationnelle régionale au sein des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC).

Le président français François Hollande a eu au téléphone ses homologues camerounais et nigérian qui ont mis en branle leur deux forces, pour essayer de ratisser la zone de l’enlèvement. Le ministère camerounais des Relations extérieures, dans un communiqué, a affirmé que le chef de l’Etat camerounais a dit que tout sera fait pour retrouver cette famille composée de 3 adultes, et 4 enfants mineurs…

Nous faisons tout pour retrouver nos compatriotes enlevés par les terroristes #Cameroun — Élysée (@Elysee) 19 février 2013

On peut donc dire que la France est lancée dans un nouveau front mais, cette fois-ci, pas toute seule comme au Mali. Mais, si les brigands sont rattrapés assez rapidement, la côte de popularité de François Hollande qui stagne remontera en flèche. Qui l’eût cru, avec le mépris qu’il montra au président camerounais Paul Biya à Paris, qu’il allait lui demander de venir à sa rescousse ?

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