POLÉMIQUE. Calixthe Beyala, Paul Biya, le Mali et les thuriféraires du néo-colonialisme

Posted on Fév 11, 2013 @ 23:50

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Calixthe Beyala

Calixthe Beyala

Les anti-colonialistes autoproclamés, plutôt laudateurs de ce qu’ils font semblant de pourfendre, et autres spécialistes du « choquage » voire des indignations sélectives et aigris, sont de sortis. La plume acérée, les cris d’orfraie qui vont avec, s’habillent d’oripeaux élogieux pour critiquer et dénoncer ceux qui, in fine, leur donnent une existence épistolaire. Comment en serait-il autrement ? Pour attirer l’attention sur soi, des inconnus au bataillon invectivent l’écrivaine à succès Calixthe Beyala. Certains se sont encore une fois illustrés négativement, en tentant de la brocarder ici ou là, mais, avec des arrière-pensées mâtinées de jalousie, de haine viscérale et même de tribalisme, en ce qui concerne ses compatriotes camerounais. Ambiance.

De la visite de Paul Biya en France.

Diantre. Se laisser dominer par la haine obscurci bien la pensée critique. Il est préférable de mieux connaître une personne avant de la juger. De quoi s’agit-il ? En effet, le président camerounais Paul Biya était en visite récemment en France. Il a pour ce fait reçu un certain nombre de ses compatriotes, de nombreuses personnalités connues sur la place parisienne, dont Calixthe Beyala, entre autres. Et là, c’est l’hallali. Toutes les critiques se focalisant sur sa personne. Une cristallisation hypocrite et malsaine qui laissent pantois, surtout que certains s’y appuient pour dénoncer sa supposée inconséquence en matière d’anti-colonialisme. Comme si, le président camerounais était un colon qui, d’une main, tient une bible, et de l’autre, un fusil. Calixthe Beyala n’a jamais sollicité un quelconque maroquin, en France comme au Cameroun, mais uniquement la Francophonie où, seule la cooptation prévaut.

Tout d’abord, faire une confusion crasse sur un sujet aussi élémentaire entre l’anti-colonialisme et un chef d’état africain est risible. Calixthe Beyala est anti-interventionniste et surtout anti-guerre. Qu’est-ce à dire ? Simplement que ce sont les Africains qui doivent prendre leur destin en main et non l’inverse. Ce qui diffère de ceux qui, outrageusement, font des correspondances à François Hollande ou Barack Obama, pour dénoncer leur propre…pays et solliciter la démocratie à la kalachnikov. Quelle ironie ! Ce fut le cas dans sa position sur la crise ivoirienne. D’ailleurs, en tout bien tout honneur -c’est une boutade-, les zélateurs du nouveau pouvoir ivoirien accusent, crient et se posent la question de savoir pourquoi Calixthe Beyala s’est rendue à l’invitation du président camerounais. C’est l’hôpital qui se fout de la charité quand on sait que ces hommes et ces femmes, qui se pavanent dans certains salons feutrés, à Abidjan ou ailleurs, sollicitent nuitamment et en sourdine, des audiences avec…Paul Biya. Cherchez l’erreur !

De la guerre au Mali

Quand l’éjaculation intellectuelle rencontre la paresse intellectuelle, ça déménage. Il suffit, pour commencer, de voir comment l’orthographe de Calixthe est trituré. Les miasmes d’une prose morbide et mortifère trouvent alors, dans leur vide sidéral, l’acrimonie. A l’heure de l’Internet, oser dire, pince sans rire, dans un billet au vitriol et sortit de derrière les fagots, que, la célèbre écrivaine dont l’oeuvre immense est étudiée dans les universités américaines ne s’est pas opposée à l’intervention de la France au Mali, c’est une exhalaison. L’usine à gaz des détracteurs de Calixthe Beyala, sorte de bâtardise qui fait sortir de leur anonymat certains esprits chagrins, ne s’arrêtent que sur le Net et sur certains supports où, on peut se défouler en se croyant important. Fichtre.

Le baromètre de la popularité aujourd’hui se mesure, pas sur les médias mainstream, mais sur les réseaux sociaux. Il suffisait de se rendre sur la page Facebook de l’écrivaine (plus de 5000 amis (compte plein) et plus de 11  000 abonnés à ses mises à jour et plus de 50 000  visites journalières) pour comprendre que Calixthe Beyala a bel et bien dénoncé l’intervention française au Mali, avec la foi et la verve qu’on lui connaît transposée en écriture, sans toutefois apporter un quelconque soutien aux islamo-salafo terroristes. Or, sans expertise, avec un suivisme moutonnier qui est la spécialité de certains qui ne comprennent pas les enjeux réels de cette intervention française au Mali, s’appuyant sur la guerre contre le terrorisme, on ne peut que sourire. Quel amateurisme !

Pour finir, contrairement à ces clowns, qui, par couardise, lancent des cris d’orfraie et jouent les vierges effarouchées devant leurs maîtres à penser, Calixthe Beyala ne fait pas partie de ces Africains-là, cupides et inconsistants. Ils aimeraient arriver dans leur pays meurtri, victime d’une pluie de Tomahawk, debout sur un tank Abraham ou dans le cockpit d’un avion Rafale, pour accéder au pouvoir, habillés de cuirasses occidentales. Quelle faiblesse ! Et bien sûr, dans cette divagation, certains viendront parler d’autre chose, alors que le sujet est le Mali, Calixthe Beyala, Paul Biya et l’anti-colonialisme…

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