Congrès du MAF : compte rendu analytique et appel à voter pour François Hollande

Posted on Avr 14, 2012 @ 21:45

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Plus de 4000 personnes au Palais des Congrès de Paris (14 avril 2012)

Plus de 4000 personnes au Palais des Congrès de Paris (14 avril 2012)

Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. Une vraie démonstration de force que vient de réaliser le Mouvement des Africain-français (MAF) au Palais des Congrès de Paris, en direct sur Africa24. Avec la présentation de haute voltige du meilleur de la profession en l’occurrence Amobe Mevegue de Radio France international et de France 24, le cérémonial des « manchots » ou des « pingouins » c’est selon, puisque la plupart des participants étaient habillés en blanc et noir, on a assisté pour la première fois, en France, à une communion à nulle autre pareille.

Dans les méandres de la dynamique du MAF

 Le MAF, né il n’y a même pas un an alors que certaines associations comptent des années au compteur et ne peuvent se réunir que dans des cabines téléphoniques, il a fait carton plein. Un peu plus de 4000 personnes dont le candidat à l’Elysée Jacques Cheminade, Elisabeth Guigou ou un salut amical de François Hollande passé encourager son amie Calixthe Beyala et donner des interviews. Ce dernier fut très ovationné, à tout rompre, dès l’annonce de sa descente devant l’entrée de la salle. Il y a eu plein d’autres invités.

Pour commencer, nous nous sommes rendus aux Antilles, en Guadeloupe, avec le groupe Caraïbes, qui nous a gratifié des danses traditionnelles antillaises s’inspirant de l’Afrique. Ensuite, on eu droit à de la World Music avec Officier Ben et Trésor Kabongo avant de passer au virtuose de la guitare, le congolais Olivier Tchimanga. S’ensuivit alors, les orateurs du jour.

Le premier à prendre la parole, le Pr. Jean-Charles Coovi Gomès. Ce continuateur de Cheick Anta Diop a fait merveille. Brillantissime orateur, dézingueur hors pair, entre logos de haute voltige et véracité, il a apporté la démonstration impitoyable que le Gaulois était en réalité…d’origine africaine. Dans son propos, il voulait indiquer que, ceux qui se réclament de la Gaule doivent savoir que le berceau de l’humanité c’est l’Afrique. C’est la « matrice de la civilisation » a-t-il expliqué, en faisant preuve de discernement pour tordre le coup au mensonge, à la falsification historique, à l’illusion. Il a notamment expliqué l’armoirie de la ville de Paris et surtout l’origine du mot Paris, qui vient d’Isis, déesse de l’Egypte ancienne ou…nègre…

Ensuite, Bruno Ben Moumamba, ancien candidat à l’élection présidentielle gabonaise a pris la parole. Son discours, centré sur la coopération bilatérale entre l’Afrique et la France a mis le doigt où ça fait mal, la France guerrière. Dénonçant une oligarchie africaine bénéficiant de l’appui d’une France affairiste, il a indiqué qu’il était urgent, pour la France, de se réconcilier avec l’Afrique. « C’est la dernière chance » a-t-il assené, choqué visiblement par ce soutien abscons de l’ex colonisateur qui choisit ses vainqueurs à chaque élection africaine.

Après ces brillants orateurs, il fallait passer par une petite respiration musicale. C’est ainsi que Kristel Adams, ex participante de l’émission de TF1 The Voice a fait son apparition. Cette ancienne choriste de Sylvie Vartan, Manu Dibango, Johnny Hallyday ou Florent Pagny entre autres, a fait un malheur avec sa voix puissante et drôlement sympa. Elle a rendu hommage à la diva disparue, Whitney Houston, en interprétant deux de ses tubes.

L’entrée en scène de Calixthe Beyala

Pour clore la première partie, Calixthe Beyala la présidente du MAF, arrivée plus tôt sous la clameur de la foule, des ovations de toute la salle debout comme un seul homme, a planté le décor. Dans son discours fleuve ponctué d’arrêt, à chaque fois qu’elle disait: « Africain-français ! », en communion et en choeur, les membres du MAF répondaient: « D’une seule et même voix », elle a tout d’abord brossé le portrait de son mouvement. Ensuite, elle a demandé aux Africain-français d’user et d’abuser de leur droit de vote. Elle a dit son attachement à son Afrique, terre ancestrale qu’elle porte dans ses tripes, aussi bien que la France. Une façon d’appeler à l’union sacrée de ces deux entités.

Liant son destin personnel et celui des membres du MAF à une dynamique qui ne peut prévaloir l’une ou l’autre de son identité, française et africaine, elle a parlé de solidarité. Elle a dit, aussi, son rêve de voir les Africain-français contribuer en tant qu’acteur et non spectateur, à la civilisation franco-africaine. Dans son propos, elle a noté que le MAF s’inscrivait dans une dynamique républicaine, la responsabilisation, le combat pour l’égalité, le refus de l’assistanat ou des subventions étatiques, et la conquête politique à l’écart des partis.

Après quelques pics donnés ici et là sans vouloir polémiquer, elle a fustigé certaines ONG, dénonçant la chasse nauséeuse des « biens mal acquis » qui, étrangement, ne concernent jamais d’autres pays en dehors de l’Afrique. Elle a demandé vertement la suppression de la Cour pénale internationale (CPI), « tribunal pour nègre » a-t-elle martelé, pour que la justice ne soit pas instrumentalisée, faisant allusion à Bush, qui vit une retraite paisible sans être inquiété.   

Pour conclure son propos, la présidente du MAF a indiqué que désormais, son mouvement se battra et présentera où il faut, des candidats pour les Régionales, les Législatives ou les Municipales. Elle a appelé à voter pour un homme et non un parti, en l’occurrence, le candidat de gauche, François Hollande. Elle a condamné le saupoudrage qui consiste à placer avec parcimonie ou plutôt hypocrisie quelques hommes dans une liste où, ils ne sont jamais sûr d’être élus. Elle s’est enfin inscrite en faux face à l’utilisation du mot « diversité » qui, après qu’elle ait égrené son étymologie et ses dérivés est, selon elle, la quintessence même du mépris. En effet, lorsqu’on parle de divers, habituellement, c’est traiter des sujets mineurs.

La fête s’est poursuivie avec le passage de nombreux danseurs, chanteurs et orateurs.