Syrie : défection vous dites ? Quand un « sous-ministre » inventé est starisé

Posted on Mar 9, 2012 @ 9:54

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Abdu Hussameddin

Abdu Hussameddin

La presse occidentale, très partisane sur le dossier syrien est obligée de s’accrocher sur tout, et même sur n’importe quoi, pourvu qu’elle tienne sa ligne éditoriale guerrière. Le vice-ministre inventé du pétrole syrien Abdu Hussameddin a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi sa défection pour dénoncer la « brutalité » du régime de Bachar al-Assad. Il est le premier « responsable gouvernemental » à rejoindre les rangs des terroristes en presque un an de guerre. Alors, les médias « mainstream » veulent faire de cet épiphénomène, un évènement grandiose. Il n’en est rien.

Mais depuis quand un sous-ministre sans envergure et avec un parcours tarabiscoté dont nous parlerons plus bas peut-il être si important aux yeux des autorités occidentales ? Simplement parce que les autorités occidentales ont le nez dans le guidon et refusent de se déjuger. Au moment où Eric Holder, ministre américain de la Justice déclare à propos du terrorisme que: « Notre gouvernement a le droit et je dirais même la responsabilité dans certains cas d’utiliser la force pour défendre les Etats-Unis de manière appropriée et légale », le président syrien Bachar al-Assad lui, n’a pas le droit de combattre le terrorisme sur son territoire. Drôle de logique et un « deux poids deux mesures » aussi ridicule que pathétique.

Peut-il être raisonnable de croire en ces gens qui se croient tout permis ? Que nenni. D’ailleurs, le nouveau président russe Vladimir Poutine a réaffirmé qu’il ne cédera pas d’un iota à la pression occidentalo-arabo-islamiste. Donc, l’exploitation tous azimuts de la défection de Abdu Hussameddin est à gerber. Pour des personnes qui n’ont pour mot d’ordre que le fameux « mort aux alaouites », oubliant au passage que Asma, l’épouse de Bachar al-Assad est bel et bien sunnite ce qui montre que lui au moins n’est pas sectaire. Passons. Mais qui est donc ce Abdu Hussameddin, le dernier chouchou de la presse morbide et mortifère ?

En 2009, le 25 juin plus exactement, Abdu Hussameddin, ingénieur de formation, se voit, par un décret promulgué  par Bachar al-Assad, nommé « sous-ministre » selon une certaine presse, des Ressources pétrolières et minérales. Âgé de 58 ans, marié et père de quatre enfants, il a connu plusieurs fonctions, que dis-je, plusieurs vies. Directeur des achats et contrats de la société nationale syrienne du pétrole Al Furat petroleum Company (AFPC), il devient directeur des opérations de l’entreprise, puis président du conseil d’administration avant de devenir directeur général de l ‘AFPC. 

Désavoué, il passe conseiller auprès du ministre des Ressources pétrolières et minérales, avant d’être réhabilité en 2007. Il devient tour à tour directeur général de l’Établissement d’État de raffinage du pétrole avant d’être nommé président de la société syrienne pour la distribution de gaz. Ces fonctions lui permettent alors de suivre des projets de mise en oeuvre de nouvelles raffineries en rapport avec l’Organisation des Nations Unies et l’énergie de l’Union européenne. Son CV  indique qu’il maîtrise l’anglais et le français, ainsi que les NTIC.

Il est donc aisé de comprendre ce quidam qui, une fois devenu « sous-ministre » imaginaire, sait qu’il ne représente plus vraiment son pays la Syrie, plutôt son nouveau pays, la Félonie. Que lui ont donné les occidentaux et le Qatar ? Personne ne le sait mais, le soi disant poids de cet homme qui ose demander aux autres membres du Gouvernement syrien de le rejoindre dans son acte à la Brutus, c’est péter plus haut que son cul. Abdu Hussameddin ne représente que sa petite personne qui, elle, n’est rien du tout.

Mais, sacrilège, Abdu Hussameddin n’est même pas sous-ministre, mais assistant au ministère du pétrole. Il a donc été désavoué depuis belle lurette. Inconnu au bataillon, dans son ex ministère (clic), personne ne le connait. Cette histoire abracadabrantesque ressemble à celle de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ce machin devenu plus audible que la… vérité.