Revoilà l’Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani et…qui donc ?

Posted on Déc 26, 2011 @ 7:56

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Sakineh

Il y a moins de deux semaines environ, Amina bint Abdul Halim Ben Salem Nasser, une Saoudienne de 60 ans, a été exécutée dans la province du Jawf (nord du pays) pour avoir « pratiqué la sorcellerie », a indiqué le ministère de l’Intérieur saoudien dans un communiqué diffusé par la SPA, l’agence de presse officielle du royaume. Elle a été accusée par la police religieuse de tromper des gens en prétendant pouvoir les guérir de leurs maladies contre de l’argent. Elle aurait ainsi facturé ses services jusqu’à 800 $ par session. Condamnée à la mort par décapitation, une peine exécutée, nous n’avons pas entendu nos donneurs de leçons. Elle n’a tué pourtant personne. Mais voilà le retour de la peine de mort par lapidation, que dis-je, par pendaison de Sakineh Mohammadi Ashtiani qui revient sur le devant de la scène. Ambiance.

Rassurez-vous, ici, nous sommes contre la peine de mort. Mais si, Seif Al-Islam Kadhafi, pourtant reconnu innocent par les tribunaux tribaux de Zentan est condamné à mort par les renégats de Benghazi, pour sûr, personne, ici, dans notre beau pays, ne pourra monter au créneau pour protester. Vous l’aurez compris, il y a peine de mort et peine de mort. Si ça se passe en Libye ou en Arabie Saoudite, il n’y aura aucune protestation. Et pour cause. On a donc appris que la peine de mort par lapidation de l’Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani pourrait être transformée en pendaison.

C’est Malek Ajdar Sharifi, chef de la justice de la province iranienne de l’Azerbaïdjan orientale (nord-ouest), où elle est détenue qui l’a déclaré hier, dimanche:«Mme Sakineh Mohammadi a commis deux délits: l’adultère pour lequel elle a été condamnée à la lapidation et la participation au meurtre de son mari pour lequel elle a été condamnée à dix ans de prison ». Coupable sans doute, mais, mérite-t-elle la mort ? Non. Aux États-Unis, autre pays ami de la France, la peine de mort est encore une pratique légale mais pourquoi l’intellectuel germanopratin ne s’insurge pas sur ces cas ? Mystère.

Le cas Sakineh est très parlant. Vous verrez probablement dans les médias, qui vous savez. J’ai fait un tour sur son site hier, l’Iranienne n’est plus en tête de gondole mais je parie que dès aujourd’hui, elle sera encore en bonne place. Vous verrez comment s’exprime l’hypocrisie, les indignations à géométrie variable, les cris d’orfraie orientés et la diabolisation de l’Iran. On va bien rigoler de ce traitement de l’information qui ne trompe plus personne.

Mais, rien n’est fait, rien n’est définitif dans ce dossier. Le chef de l’autorité judicaire, l’ayatollah Sadegh Larijani, a estimé que dans la mesure où l’objectif est l’exécution de la condamnée, si on n’a pas les moyens d’appliquer la lapidation, on peut choisir la pendaison, mais il a ordonné qu’on demande l’avis d’autres juristes religieux. La justice iranienne est indépendante. Sans nul doute, en cette fin d’année, les portraits géants de l’Iranienne vont refleurir sur les frontons des mairies, les pétitions tourneront tous azimuts, les manifestations etc. Ah, hypocrisie quand tu nous tiens !