Syrie – Ce que ne dit pas le projet de résolution russe.

Posted on Déc 16, 2011 @ 23:15

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Bachar al-Assad

La Russie a présenté hier,  jeudi, au Conseil de sécurité de l’Onu un projet de résolution. Contrairement aux affirmations et aux titres qui fleurissent dans les médias, c’est plutôt un contre-pied aux occidentaux qui souhaitent simplement que Bachar Al-Assad quitte le pouvoir pour enfin assouvir leurs sales besognes sur place. 

Moscou au moins, fait preuve d’honnêteté intellectuelle en parlant de « recours disproportionné à la force par les autorités syriennes », tout en mentionnant, aussi, des violences perpétrées par  »toutes les parties ». Or, que font les autres ? Dans toutes leurs projets, ce qui prime c’est l’exclusion d’une partie, avec des accusations fantaisistes. 

Comment peut-on dire qu’on veut résoudre un problème en commençant par exclure. Pour faire la paix, il faut deux parties. Les méthodes occidentales ne sont là que pour semer des troubles, imposer un diktat qui ne dit pas son nom mais surtout imposer de façon illicite et nauséabonde, ceux qui demain feront leur volonté en Syrie ou ailleurs. C’est donc amusant de lire que Moscou durcit le ton sur la Syrie. Quelle crédibilité peut-on donner à des opposants que personne ne connaît ? Demandez à Alain Juppé de citer 5 noms d’opposants syriens, il ne pourra en citer que deux tout au plus mais, il n’a à la bouche que le nom de Bachar qui n’aurait « plus de légitimité ». Au nom de quoi ?  

Pour flatter l’égo russe, les pays bellicistes par excellence -pas besoin de vous faire un dessein ou de les citer-, viennent s’agglutiner tels des affamés, que dis-je, des assoiffés de sang qui veulent en découdre, autour du projet de résolution russe. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, qui tient les manettes US car, le locataire de la Maison Blanche étant un fantôme désormais, montre en premier, cet intérêt vorace. 

Au moins, ce que ne dit pas le projet de résolution russe, c’est l’exclusion du pouvoir en place. Moscou a cassé la doxa occidentale qui veut que sa volonté soit faite. Elle encourage, finance et provoque des révoltes ici et là. Une volonté insatiable d’imposer son point de vue, au détriment même des peuples. On sait ce que vivent les Libyens aujourd’hui. Si un scénario identique s’impose en Syrie, c’est que les Russes et les Chinois se seront encore laissés berner par des prédateurs sans foi ni loi. Mais, faut pas que les Occidentaux rêvent. Les Russes sont avertis et ne laisseront pas la barbarie s’installer comme en Libye.